Introduction- L’orientation, une étape
essentielle et délicate
Document 1
Il y a une forte
implication de soi dans les projets d’orientation car ils engagent beaucoup la
vie des personnes. Or savoir ce que l’on veut faire, formuler un projet, le construire
ne sont pas des choses simples surtout a 14 ou 15 ans. Les
jeunes expriment également leurs qualités, leurs talents, leurs potentialités,
etc. dans de multiples activités associatives, culturelles, sportives, de
loisirs, etc. Aider les jeunes à apprendre à se connaître, à se développer
harmonieusement, à gérer leurs émotions et leurs relations avec des tiers, à
savoir déterminer leurs centres d’intérêt, leurs qualités, leurs talents, leurs
envies, leurs principaux traits de caractère et les aider à analyser comment
il.elle.s évoluent au fil des ans doit leur permettre de prendre confiance en
eux.elles et d’opérer des choix d’orientation de façon plus éclairée. La
confiance et la connaissance de soi sont indispensables pour être acteur.trice
de son parcours d’orientation.
Questions :
- Quel
est le paradoxe mis en avant dans les deux phrases soulignées ?
- En
quoi traduit-il les deux caractères de l’orientation : elle est
essentielle, mais complexe ?
- Quels
sont les deux critères indispensables pour réussir son orientation ?
Etape 1- L’influence des variables économiques
et sociales sur le projet d’orientation
A.
Le sexe
- Selon vous, votre sexe devrait-il
entrer en compte dans vos choix d’orientation ? Pourquoi ?
Document
2
Mme Françoise
Vouillot a rappelé que les « sentiments d’efficacité personnelle »
intervenaient dans les choix d’orientation. Ces sentiments désignent le fait de
se sentir capable de réussir une tâche donnée dans un domaine précis. Ils sont
subjectifs et sexués : les filles développant des sentiments d’efficacité
personnelle dans les domaines et activités étiquetés « féminin » comme le
social, le littéraire, et les garçons dans des domaines étiquetés « masculins »
comme les domaines scientifiques et techniques. Ces sentiments d’efficacité
personnelle ne sont pas nécessairement le reflet objectif de la personne, ils
sont des croyances subjectives et se construisent notamment sous l’influence
des stéréotypes de sexe. Les filles et les garçons développent des sentiments
d’efficacité personnelle de « filles » ou de « garçons » en conformité aux
normes de genre pour répondre a leur besoin de reconnaissance en tant que fille
ou garçon et ne pas risquer d’être « marginalisé.es ». Ne pas être différent.e.s
pour être bien intégré.es au groupe de pairs, est fondamental à l’adolescence.
Selon F. Vouillot, transgresser les normes de sexe a travers leurs choix d’orientation
fait prendre le risque pour les garçons « d’une double, parfois triple
disqualification : identitaire (ne plus être vu comme vrai garçon masculin
hétérosexuel), sociale (c’est choisir des métiers pas très prestigieux et rémunérateurs),
et morale (pour les métiers de la petite enfance, encourir le soupçon de
pédophilie) ». Quant aux filles elles s’exposent a « une double contrainte et
des contorsions identitaires : démontrer les mêmes compétences que les
garçons/hommes et démontrer leur « féminité ».
Source
: Laure Delair et Albert Ritzenthaler, L’orientation des jeunes, Rapport du
CESE, Avril 2018.
Questions
:
5.
Compléter
le tableau suivant
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Fille
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Garçon
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Domaines où l’individu se sent
efficace et performant
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Raisons qui expliquent ce sentiment d’efficacité
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Regard des autres et de la société
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si l’individu adopte les stéréotypes
de son sexe
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|
si l’individu n’adopte pas les stéréotypes
de son sexe
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|
Conséquences sur les choix d’orientation :
domaine de spécialisation dominant de l’élève
|
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6.
En quoi la prise de conscience de l’influence
des stéréotypes sexués permet -elle à l’élève de choisir plus librement son
orientation ?
Sexe
|
féminin masculin
|
Selon moi, mon sexe influence-t-il mon orientation ?
|
|
Si oui, comment ?
|
|
B. L’origine
sociale
- Selon vous, votre origine sociale
devrait-elle entrer en compte dans vos choix d’orientation ? Pourquoi ?
Alors que ces
choix d’orientation devraient être dictés uniquement par la motivation de
l’élève et son niveau scolaire pour y prétendre, ils sont aussi influencés
par son milieu social.(…)
L’impact décisif du profil socio-économique de
la famille sur l’orientation des jeunes a aussi été mis en lumière dans Choix
d’orientation et origine sociale : mesurer et comprendre l’autocensure
scolaire. Dans cet ouvrage, paru en
2014, deux chercheuses ont comparé les souhaits d’orientations d’élèves de 3e
de même niveau scolaire, d’une même classe, mais d’origines sociales
différentes. « Le constat est frappant car les élèves issus de milieux
défavorisés se projettent beaucoup plus en bac pro qu’en bac général et ils
sont bien moins nombreux que les élèves issus de milieux favorisés à imaginer
faire des études postbac », indique Nina Guyon, chercheuse associée à Sciences-Po
Paris et coauteur du rapport.
Une
situation qui s’explique « par le manque de connaissance des différentes voies
de formation », indique la chercheuse, mais pas seulement. Beaucoup d’élèves
issus de milieux modestes s’autocensurent aussi dans leurs choix d’orientation
« parce qu’ils ont une estime de soi scolaire plus faible que les jeunes de
milieux favorisés, et même lorsqu’ils font partie des têtes de classe »,
constate Nina Guyon.
Cette
peur de ne pas être à la hauteur scolairement peut s’expliquer par plusieurs
facteurs : « elle peut venir de leurs parents qui les dissuadent de postuler
dans une filière qu’ils jugent trop dure. Et le fait de ne pas avoir de modèle
de réussite professionnelle dans leur entourage peut les empêcher d’aller au
bout de leur potentiel », indique la chercheuse. (…)
Enfin,
certains élèves pensent que faire des études longues coûte cher. « Ils
ignorent parfois qu’il existe des bourses, des prêts et que certaines
formations sont proposées en alternance, ce qui leur permet d’être payés en
faisant leurs études », constate Eunice Mangado-Lunetta.
Source :D.Bancaud,
Réussite scolaire: Comment l’origine
sociale pèse sur les choix d’orientation des élèves?, 20 minutes, 19/09/18
8.
Compléter le tableau
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Milieu
social favorisé
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Milieu
social défavorisé
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Domaines où l’individu se projette
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Raisons qui expliquent cette projection
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Conséquences sur les choix d’orientation : domaine
de spécialisation dominant de l’élève
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9.
En quoi la prise de conscience de l’influence
de l’origine sociale permet -elle à l’élève de choisir plus librement son
orientation ?
Application à mon cas personnel : cette partie doit vous
aider à réfléchir à votre projet d’orientation. Elle n’est pas obligatoirement
à rendre. Elle ne sera en aucun cas évaluée : votre projet d’orientation
est personnel ; ce n’est pas à l’enseignant de vous juger.
Statut social des parents
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père
|
à son compte (indépendant)
salarié
|
mère
|
à son compte (indépendant)
salarié
|
Métier des parents
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père
|
|
mère
|
|
Selon moi, le statut social et le métier de mes parents influencent-t-ils mon orientation ?
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|
Si oui, comment ?
|
|
*
C.
L’établissement scolaire
- Selon vous, votre établissement
scolaire devrait-il entrer en compte dans vos choix d’orientation ?
Pourquoi ?
Document 4
Dans les établissements favorisés, la question
de l’orientation dans le supérieur est abordée très tôt, souvent dès la seconde,
où l’on propose aux jeunes de commencer à réfléchir à l’après-bac, à leurs
envies, à les hiérarchiser. Cela leur laisse le temps de mûrir un projet tout
au long du lycée, de l’adapter à leurs notes, etc. Les enseignants, voire le
chef d’établissement, s’investissent personnellement dans ces problématiques,
et ce d’autant plus que les élèves y optent pour un nombre réduit de filières
sélectives du supérieur qu’ils finissent par bien connaître. Ils donnent ainsi
des conseils plus personnalisés et stratégiques aux élèves : suivre telle
spécialité ou option, demander une formation plutôt qu’une autre moins adaptée,
etc.
Dans les lycées plus défavorisés, c’est moins
le cas, car ces établissements sont mobilisés sur d’autres questions (réussite
au bac, décrochage, difficultés sociales des élèves, problèmes de discipline,
dossiers de bourses…). Résultat : dans ces lycées, la question de
l’orientation arrive plus tardivement dans l’année et se cantonne
souvent à de l’information sur la procédure d’admission dans le supérieur :
tel ou tel renseignement à fournir, se connecter tel jour pour inscrire ses
vœux, etc. Les élèves ne tirent pas autant profit de la procédure car le
contenu du discours est plus « générique ».
Source :
Séverin Graveleau, Parcoursup :
« Les élèves ne sont pas égaux dans la capacité à trier les
informations », Le Monde, 21 janvier 2020
Questions :
11.
Compléter le tableau
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Etablissement scolaire favorisé
|
Etablissement scolaire défavorisé
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Niveau scolaire de lycée où l’orientation
dans le supérieur est abordée
|
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Quels sont les domaines (l’orientation, difficultés scolaires
ou financières) sur lesquelles le lycée porte principalement ses efforts ?
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Comment les enseignants aident-ils les élèves à
construire leur projet d’orientation ?
|
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|
Quelles sont les conséquences sur les choix d’études
post-bac (études courtes/longues,sélectives/non sélectives) ?
|
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|
12.
En quoi la prise de conscience de l’influence
de l’établissement scolaire d’origine permet -elle à l’élève de choisir plus
librement son orientation ?
Etablissement scolaire
|
Favorisé
Non favorisé
|
Selon moi, mon établissement scolaire influence-t-il mon
orientation ?
|
|
Si oui, comment ?
|
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D. Le
lieu d’habitation
Document 5
Une étude de la
fondation Jean-Jaurès publiée ce mardi montre les inégalités entre les jeunes,
selon qu'ils habitent en ville ou à la campagne. L'origine géographique des
17-23 ans continue d'influencer leurs choix et la manière dont ils se
perçoivent dans les études et la vie professionnelle.
Les ambitions scolaires : Parmi les
résultats marquants, la différence d'aspirations entre les jeunes ruraux et les
citadins. À niveau scolaire égal, l'ambition des jeunes varie suivant leur lieu
d'origine. Par exemple, 67 % des jeunes Parisiens considèrent qu'ils "ont
fait ou vont faire des études supérieures qu'ils qualifieraient d'ambitieuses",
contre seulement 48 % des jeunes vivant dans une ville de 2 000 à
20 000 habitants.
Le fait de partir étudier ailleurs : Les jeunes des
petites villes montrent aussi plus d'inquiétude à l'idée de partir étudier dans
une grande ville. L'étude prend l'exemple de Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux,
Toulouse, Strasbourg ou Nantes : 27 à 28 % des jeunes venus d'une ville
isolée ou d'un milieu rural trouvent cette perspective "inquiétante" ou "impressionnante",
contre 11 % à 18 % chez les jeunes de grandes villes ou de banlieue.
Le financement d'un logement étudiant : Près de la
moitié (48 %) des jeunes estiment que leurs parents ne pouvaient pas financer
"un logement pour suivre des études qui ne se situent pas à proximité
de chez eux". Une tendance qui s'accentue chez les jeunes
ruraux : ils sont 56 %, contre 47 % chez ceux qui vivent en ville. C'est
encore plus flagrant chez les jeunes de banlieue bénéficiant d'un niveau de vie
supérieur : ils ne sont que 40 %.
"Il y a
une autocensure psychologique chez des jeunes issus de ces territoires isolés",
analyse Jérémie Peltier, l'un des auteurs de l'étude. "Ils se disent
'ça, c'est pas pour moi, je ne suis pas en capacité'. Et cette autocensure a
tendance à fermer leurs écoutilles quant à ce qu'ils pourraient faire à
l'avenir. Il y a aussi un aspect matériel, avec les problématiques liées à la
mobilité."
Source : Lisa
Guyenne, Orientation, aspirations professionnelles : les jeunes des milieux
ruraux désavantagés par rapport aux urbains, France Inter, 20 novembre 2019
Questions :
13.
Compléter le tableau
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Zone rurale
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Zone urbaine
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Niveau d’ambition scolaire
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Perception de la grande ville
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Importance des déterminants
financiers dans le choix des études
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14.
En quoi la prise de conscience de l’influence
du lieu d’habitation permet -elle à l’élève de choisir plus librement son
orientation ?
Lieu d’habitation par rapport aux établissements du supérieur
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Sur place
Proche (trajet journalier)
Eloigné (trajet
hebdomadaire)
Très éloigné
(trajet aux vacances scolaires)
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Selon moi, mon lieu d’habitation influence-t-il mon orientation ?
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Si oui, comment ?
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Pour télécharger, cliquer ici